Lost in Translation
En voilà un film qui met le moral à plat !
Une rencontre entre deux Américains au sein d'une culture si différente de la leur, le Japon. Le même thème est abordé dans le livre de l'anthropologue américaine Ruth Benedict intitulé Le Chrysanthème et le sabre. Je ne l'ai pas lu, il paraît qu'il n'est pas si dramatique et déprimant que cela.
La culture des deux personnages les réunit donc, mais la temporalité va détruire toute perspective de relation à long terme : Bob doit retourner aux States, laissant Charlotte dans ce bourbier où elle prend difficilement ses repères. Et pour couronner le tout, la pauvrette est mariée à un triple con vaniteux ; les liens qui les unissent sont superficiels et ténus : le choc des civilisations, pourquoi pas, mais le choc d'une civilisation, il y a de quoi faire fuir les pacifistes acharnés.
Ils sont marrants ces Japonais : ils sont petits et ils prononcent les l comme des r (l'Engrish, ou le retour d'un linguistisme forcé qui a besoin de nommer tout et n'importe quoi pour se sentir plus proche de la réalité). Ils sont bizarres ces Américains : ils rigolent pour des bêtises et manquent de franchise. Qu'est ce qu'on s'en fout de ces conneries de stéréotypes. Quoique, ils ne doivent pas venir de nulle part, et l'adhésion globalisante qui en résulte ne doit pas totalement être infondée. Néanmoins, le danger d'une généralisation pompante n'est alors plus très loin. Les limites sont faites pour cela. Bordel, je vais pas me mettre à digresser sur les limites imposées à l'être humain maintenant, je coupe, ça me les casse.